T E X T E S
Princesse du macadam


A celles qui transforment la réalité par leurs mots
A celles qui transfigurent les murs avec leur peinture.
Celles réforment les dictats
Celles qui se ballade sur la capitale et ses murs

Chaque palissade devient un spectacle, une enclave
Où la bombe ne sera pas une voie de garage
Seulement un écho, un message.
Des mains et des mots qui hurlent les mêmes couleurs,
Transcender le gris, telle est leur douleur.

Ton parfum l’odeur du solvant,
Ton paysage celui du ciment
Tes mains portent les stigmates de ses devantures
Tes ongles les tatouages que tu fais sur les murs.
Les taches d’encre sont les seuls ornements,
Que portent tes doigts comme des diamants.
Dans la nuit profonde
L’une crie ses mots à qui veut bien l’entendre
L’autre peint les murs qui veulent bien la prendre

Celles dont les châteaux ont des noms de communistes décédés
Celles dont les pieds sont ornées de semelles en plastique moulé.

Celles qui ont toute leur vie dans leur sac,
Comme dans une continuelle traque.
Les princesse qui ne parlent pas mais murmurent
Celles qui ne disent pas mais assurent
D’un besoin pulsionnel d’étaler sur la surface son identité
D’une envie essentielle de partager avec qui passe sa sensibilité.
Parce qu’elles sont trop loin du système pour le gravir par la face Nord.
Elles s’attaqueront à la matière brute que vous laisserez dehors.
Elles feront des rues laissées à l’abandon
des espaces d’expression visuelles et sonores.
Slam :Claquer ses mots pour maquiller les murs,
Graff : Maquiller les murs pour plaquer ses mots.

PRINCESSES DU MACADAM

A celles qu’on appelle miss ou madame,
Celles qu’on siffle ou qu’on acclame,
Celles qu’on juge avoir déjà vues
Celles qu’on a désavouées
Celles qui goûtent à la vie par petits bouts
Ou à grands coups de genoux.
Celles qu’on croise nulle part ou n’importe où
Princesses du macadam ceci est votre slam

Dihya (Nina & Amel)
Princesse
du macadam